Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), souvent surnommées « produits chimiques éternels », sont devenues une source de préoccupation croissante en raison de leur présence répandue dans l’environnement et de leurs implications potentielles pour la santé.
Si l’analyse de votre eau du robinet pour les PFAS est une étape cruciale pour comprendre votre exposition actuelle et future, une approche plus complète consiste à comprendre aussi votre exposition passée. L’analyse capillaire offre une méthode non invasive et fiable pour évaluer votre charge corporelle en PFAS.
Une solution tirée par les cheveux?
Les PFAS sont connus pour s’accumuler dans les follicules pileux, fournissant un enregistrement à long terme de l’exposition subie par un individu. Contrairement aux analyses sanguines ou urinaires, qui reflètent une exposition récente, l’analyse capillaire offre une image plus complète de vos niveaux de PFAS au fil du temps. Cela la rend particulièrement utile pour les personnes qui ont été exposées aux PFAS par diverses sources, telles que l’eau potable, les aliments ou d’autres sources de pollution liées à certains milieux professionnels (ex : pompiers exposés aux PFAS contenus dans l’eau de leur lance à incendie ; voir à ce sujet cet article éloquent du Monde).
Des études plutôt inquiétantes
Une étude réalisée en Italie examine l’exposition de la population aux PFAS via l’analyse capillaire de 86 sujets provenant de quatre régions. Les résultats montrent que 66,4% des participants présentaient des traces quantifiables d’au moins un PFAS, l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) étant les plus fréquents. L’étude révèle des variations géographiques dans la présence et la concentration des PFAS, sans toutefois observer de différences significatives en fonction du sexe ou de l’âge. Ces résultats confirment toutefois que les cheveux peuvent être un bon outil pour évaluer l’exposition aux PFAS à l’échelle régionale.
Ces résultats un tantinet alarmants ne sont pas sans rappeler ceux des analyses sanguines faites sur députés du parlement européens, qui laissaient entendre que la majorité des personnes testées avaient été exposées aux PFAS.
Se faire tester en France
Plusieurs laboratoires français proposent une analyse capillaire pour détecter une contamination aux PFAS. L’un de ces prestataires est KUDZU Science, dont les services s’articulent autour de la mesure de l’exposition aux contaminants environnementaux. Leur service d’analyse capillaire fournit un rapport détaillé sur les niveaux de divers PFAS, y compris les PFOA et les PFOS.
Le processus à suivre est simple. Suite à votre commande d’analyse, vous recevrez un kit qui contient notamment un petit contenant dans lequel vous glisserez une mèche de cheveux. Vous renverrez ce kit au laboratoire qui analysera votre mèche pour chercher à confirmer (ou infirmer, on vous le souhaite) la présence de 12 “plastifiants”, dont les phtalates, les bisphénols et donc évidemment les PFAS. Attendez quelques semaines au plus, et voilà, vous recevez un rapport d’analyse détaillé, qui comparera notamment vos résultats à ceux du reste de la population.
Mesurer pour agir
On l’aura compris, les résultats de l’analyse capillaire peuvent donc fournir des informations précieuses sur votre exposition globale aux PFAS. En comprenant vos niveaux de PFAS, vous pouvez prendre des décisions éclairées pour réduire votre exposition et protéger votre santé. Cela peut impliquer de passer à des sources d’eau filtrée, d’éviter certains emballages pour vos aliments, d’utiliser des poêles sans PFAS ou de consulter des professionnels de la santé pour obtenir des conseils personnalisés.
A cet égard, on ne peut que vous recommander la lecture de la section de ce blog intitulée “Des Solutions Existent!”, où vous trouverez notamment une liste non exhaustive de filtres qui réduisent la concentration de PFAS dans votre eau de plus de 95%. Une façon simple et efficace de régler le problème à la source (c’est le cas de le dire…), puisque la majeure partie de la contamination aux PFAS se fait par l’eau que l’on boit au quotidien.
N’oubliez pas que savoir c’est pouvoir. En comprenant votre exposition aux PFAS, vous pouvez prendre des mesures proactives pour protéger votre santé et celle de ceux qui vous entourent.
Vous souhaitez pousser plus loin l’évaluation de votre exposition aux PFAS? Voici trois façons de creuser la question, de la plus simple à la plus contraignante: