Une étude récente menée par l’Environmental Working Group (EWG), un organisme oeuvrant pour la défense de la santé publique aux Etats-Unis, révèle une contamination potentiellement dangereuse pour les animaux de compagnie. L’enquête porte sur la présence de PFAS, des substances chimiques persistantes également appelées « polluants éternels », dans les emballages de nourriture pour chats et chiens.

Une contamination systématique

L’EWG a analysé 11 sacs de nourriture pour animaux et a détecté la présence de PFAS dans l’intégralité des échantillons. Certains affichaient même des concentrations extrêmement élevées!

« Cela représente une source importante de PFAS dans l’environnement domestique », souligne Sydney Evans, analyste scientifique au sein de l’EWG.

Dans les sacs analysés, la présence de PFAS est vraisemblablement liée à leur fonction anti-adhérente et anti-graisse: les aliments n’attachent pas à l’emballage, qui ne se « salit » pas et conserve ses propriétés de conservation plus longtemps.

Chats et chiens touchés de manière inégale

Les taux les plus élevés chez les chats ont été relevés dans les aliments secs Meow Mix Tender Centers saumon et poulet, dépassant les 600 parties par million (ppm). Les croquettes Purina Cat Chow Complete poulet affichaient un score supérieur à 350 ppm, tandis que les marques Blue Buffalo, Iams et Rachael Ray Nutrish présentaient des niveaux inférieurs à 100 ppm.

Chez les chiens, les croquettes Kibbles ‘n Bits bacon et steak arrivent en tête avec près de 600 ppm, suivies par la recette poulet et riz brun Life Protection Formula de Blue Buffalo à 150 ppm. Les aliments Purina, Iams et Pedigree pour chiens affichaient quant à eux des teneurs bien plus faibles.

Si certains défenseurs de la santé publique jugent ces concentrations préoccupantes, il n’existe actuellement aucun cadre juridique pour en réguler les limites.

Une contamination indirecte de la nourriture

Une seconde série de tests a porté sur la recherche de composés spécifiques dans certains sacs, comme le PFBA. Ce dernier est reconnu pour provoquer des troubles hépatiques et rénaux, ainsi que pour affaiblir le système immunitaire humain.

L’étude n’a pas analysé directement la présence de PFAS dans la nourriture pour animaux. Toutefois, l’EWG s’appuie sur des recherches antérieures démontrant la migration de ces substances des emballages de restauration rapide vers les aliments destinés à la consommation humaine. La contamination des produits pour animaux est donc fortement suspectée. De plus, la migration des PFAS depuis les sacs peut également polluer l’environnement domestique.

Absence d’engagement de la part des fabricants et inaction des autorités

Selon le rapport de l’EWG, aucun des principaux fabricants d’aliments pour animaux ne s’est publiquement engagé à supprimer les PFAS de ses emballages. Malgré la pression exercée par les défenseurs de la santé publique, la Food and Drug Administration (FDA) refuse d’interdire l’utilisation de ces substances dans les emballages alimentaires. Les tentatives législatives visant à instaurer une telle mesure ont également échoué au Congrès.

« Nous avons besoin de nouvelles actions fortes au niveau fédéral et étatique pour éliminer les sources de pollution par les PFAS […] et mettre fin aux utilisations superflues de ces substances dans les emballages de nourriture pour animaux et dans les produits destinés à la maison« , conclut Sydney Evans.

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